Cocoon

18 novembre 2007

Pour la deuxième grande interview de notre vie on a tapé très haut....
Nous sommes intéressés tout simplement au plus miraculeux groupe de cet hiver.
Les Oryctéropes reçoivent à domicile les Pandas pour une interview de

COCOON

Ces deux toutes jeunes pousses nous livrent leur premier opus au nom hallucinant et percutant. Les deux membres du groupe Morgane Imbeaud (piano) et Mark Daumail (guitare)

viennent d'un pays tourmenté et exigeant:L'Auvergne. C'est peut être cette géographie faite de montagnes, de villages perdus ,d'hivers mordants, de volcans, de grand air en liberté et de nature habitée qui leur donne cette mélancolie folk si douce et sautillante. A moins que ce soit leurs références musicales où l'on voit planer nettement des ombres de Elliott Smith, Sufjan Stevens ou Nick Drake entre autres...

Toujours est il qu'à tout juste vingt ans ils nous offrent ce miracle hivernal nommé:

My friends all died in a plane crash

Le bien nommé .
Cet album était très attendu après un EP renversant nommé "I hate birds"
Rien que la délicieuse noirceur de ce titre qui vous reste bien en tête présage du bon...
Bien ce n'est rien face à la grâce habitée de leur albums qui égrènent comme autant de cailloux précieux des petits ballades en forme de contes pour moyennes personnes ou de polaroïd bouleversants.
La virtuosité de ces ballades teintées de folk, de mélancolie, de solitude, de grands espaces, de regrets et de bonheurs minuscules vous agrippe comme une comptine obsédante,vous fait retrouver le goût de vos berceuses d'enfants pour ne plus jamais vous lâcher.
Ajoutez à cela des petits riffs au ukulele à fondre d'attendrissement,un chanteur qui a dû être prof de chant de toute une chorale d'anges le tout marié à la voix envoutante et fraiche de Morgane et vous avez ajouté une raison de plus au 11312435456 bonnes raisons de vous jeter sur l'édition limitée de leur succulent album et la déguster d'un coup comme un excellent livre/patisserie le tout au chaud sous la couette pour hiberner auprès des pandas dans un bonheur sans tâches.

En attendant les oryctéropes ont approché de près ces deux bêtes de talent et peuvent vous confirmer qu'ils sont aussi adorables que leur musique ce qui est déjà en soi un exploit
Suivez le Panda!

*NB: Toutes les illustrations proviennent du Myspace de Cocoon ICI LA !!

Tout d'abord notre désormais célèbre

QUESTIONNAIRE ORYCTEROPE

que vous nous réclamez tout à corps & à cris oui oui....

Que feriez vous lire à un oryctérope?

Science & Vie Junior.

Quel disque doit on absolument faire écouter à un oryctérope?

"Yok Yok le Bébé-Champignon".

Si vous deviez draguer un oryctérope comment vous y prendriez vous?

Je lui tricoterais des moufles.

Votre recette de cuisine pour chouchouter votre oryctérope?

Un muffin (aux fourmis).

And now Ladies, gentlemen et scolopendres de tout poils....

NOTRE INTERVIEW (très approximative...)

Pouvez vous nous raconter l'histoire de la toute première chanson écrite par Cocoon? c'était quand et quel a été le déclencheur?

J'ai écrit toutes les chansons de ce premier album, et Morgane les a ensuite harmonisé et arrangé, pour résumer.
La première chanson a été Tell Me, que nous avons terminée le jour de notre rencontre, il y a tout juste 2 ans. Un moment inoubliable et très fort, difficile à décrire.

Comment et pourquoi vous est venu l'idée de ce titre au délicieux humour noir "tous mes amis sont morts dans un accident d'avion? Il s'est imposé tout de suite ou vous en aviez d'autres?

C'est la première phrase qui m'est venue lors de la phase d'écriture. A cette époque, j'ai perdu beaucoup de gens dans mon entourage, qu'ils soient morts ou bien partis de ma vie.

Je les ai perdu de manière si brusque, violente, que j'ai apparenté ça à un accident d'avion. Maintenant, voir cette phrase dans les magazines et un peu partout sur le web ou dans les magasins me permet de faire le deuil et de la trouver absurde et plutôt drôle, ironique.

Cette phrase, utilisée comme titre, me fait beaucoup de bien. Elle permet de tourner une page. Et elle est un peu le fil rouge de ce disque.

Comment est né le visuel très beau de votre album et les délicieux polaroïds?

Je dis souvent que j'écris des "chansons de poche", des instantanés, pris sur le moment, écrits très rapidement.
Le polaroïd était donc le format (photo)graphique qui s'accordait avec évidence avec nos chansons. Tout le reste, nous le devons à My Name Is, notre graphiste d'amour, qui a eu l'idée d'un patchwork de polaroïds, et à Christophe McPherson, photographe/viking au talent fou.

Vous parlez de chacun de vos albums comme d'un livre qu'on dévore délicieusement ou de collections d'histoires...Dans le Hall of fame littéraire d'un cocoon on trouve qui?

Conrad, Salinger, Stevenson, Yoshikawa... beaucoup trop pour les nommer.
Une nette préférence en ce moment pour les classiques anglo-saxons.

D'autre part,qui écrit les textes? Viennent ils avant ou après la musique et qu'est ce qui les déclenchent de façon générale?

Les textes peuvent venir avant, pendant, après, je n'ai pas de méthode finalement. C'est donc assez flippant mais en même temps je peux me surprendre assez régulièrement, c'est donc très agréable, paradoxalement.
Les chansons me viennent toutes seules, comme ça. Je les attrape au vol... et ça fait un nouveau morceau.

C'est très difficile de parler du processus de composition ou d'inspiration, c'est tellement aléatoire !
Ensuite j'amène le tout à Morgane, et nous décidons de donner un point final à la chanson ensemble.

Vous parlez de cette fabuleuse montagne à pandas qui déchaine les imaginaires(celle qui a vu naitre le très beau "Vultures" entre autres)..où se trouve t'elle et que peut on trouver au flanc de cette montagne?

C'est un endroit secret où les pandas gambadent en toute liberté. Hors de question de dire où ça se trouve. Vous verrez un peu de ça dans notre premier clip, qui arrive ces jours-ci.

Sous ses allures délicieusement gaie votre musique parle de parcours cabossés et de fêlures (Seesaw)..Est ce que la musique vous a aidé à cicatriser tout ça?

Complétement. C'est un peu cliché de dire ça, mais c'est vrai.

Ensuite un énorme merci pour la "christmas song " qui ravit tous les ennemis de fêtes commerciales...Pourriez vous nous aider dans cette lutte solennelle contre ce vieux con de père Noël en nous donnant tous les raisons et vos raisons personelles de détester Noël et la dinde aux marrons?

Parceque le Père Noël a souvent été un gros batard avec nous, comme pas mal d'autres personnes d'ailleurs.

Vous parlez toutefois de votre amour des contes pour enfants dans "Owls". Quel est votre conte pour enfants préféré?

"The Happy Prince" d'Oscar Wilde. Une histoire d'amour entre une hirondelle et une statue.

Vous dites aussi adorer les chanteurs folks et anglais des années 1955/1975..Qu'est ce qui vous a attiré chez eux? Vous pouvez nous les présenter?

Quand tu te spécialises dans un genre musical, tu remontes vers ses racines, pour découvrir le plus de choses possibles, pour comprendre ce qui a influencé tes propres influences.
En remontant dans le temps, nous avons découvert des choses magnifiques, comme Bert Jansch, Vashti Bunyan, Nick Drake, Tim Hardin, Jackson C. Franck...

Vous parlez énormément de campagne, nature, d'excitation à monter des montagnes...Cocoon est il groupe 100% naturel? La campagne vous inspire t'elle plus que la ville?

Non pas vraiment, car nous vivons en ville. C'est plutôt une campagne fantasmée, qui sert de cadre à nos histoires.

Vous parlez "d'Hummingbird" comme la chanson qui représente le mieux Cocoon dans sa façon de voir la musique et la vie en général...Comment Cocoon voit la vie et la musique en général alors?

Disons que nous aimerions voir la vie comme aussi simple, limpide et suspendue dans le temps.
Et nous voudrions composer beaucoup plus de chansons comme Hummingbird à l'avenir, car elle est venue naturellement et sans douleur aucune, juste de la musique et 4 notes qui se répètent sans fin.

Vous racontez que vous chantez "hello hello" aux passants...Comment réagissent les gens en général face à ça?

Nous le chantions le jour de l'écriture de Chupee, c'est tout ! Nous ne sommes pas des animateurs de Club Med 24h/24.

Plus tard c'est devant un vrai public que vous chantez vos ritournelles...Quelles sont impressions quand vous êtes en scène? Vous avez un pire/meilleur souvenir à nous raconter?

Le meilleur... Il y en a plusieurs: la Cigale et les "vous êtes super" criés par le public, les Eurockéennes, 4000 personnes devant nous dans le public, les prendre en photo, pour essayer de réaliser ce qu'il vient de se passer.
Le pire... hum, un concert pour le Téléthon, des conditions ignobles, les gens qui mangent pendant que tu joues, des mecs bourrés... la grande classe.

Comment avez vous la merveilleuse idée de nous bercer avec l'adorable instrument qu'est l'ukulele (instrument qu'adorent les oryctéropes)?

Heu comme ça.

Morgane a fait un superbe duo avec le grand Jean Louis Murat. Jean Louis Murat..Est il devenu un peu "parrain" des Cocoon?

Pas du tout. Morgane adore JLM depuis longtemps, elle a donc accepté ce duo avec plaisir. Mais je pense qu'il ne voudrait surtout pas qu'on lui impose le rôle de "parrain", trop réducteur et surtout faux. Disons qu'il a aidé à placer notre ville sur la carte du rock, et qu'il a écrit de magnifiques chansons.

A propos de duo: Dans les temps qui viennent vous comptez rester en duo ou vous agrandir?

Cocoon sera toujours Morgane et Mark. Mais si on a envie et si on a les sous, on pourrait très bien engager une section rythmique ou des cordes. Mais ce n'est pas à l'ordre du jour.

En parlant de scène auvergnate...Vous êtes issus de la scène clermontoise qui quoi qu'on en dise est fichtrement vivace et fourmille de talents (vous en êtes la preuve!)
Vous pouvez nous parler de la scène clermontoise qui vous a vu naitre?

Oui il y a des tas de groupes, qui n'ont pas grand chose à voir les uns avec les autres musicalement. Leur nombre est assez impressionnant.
Mais nous avons été tellement peu en Auvergne cette année que nous n'avons pas tellement suivi et donc compris l'engouement énorme sur tout ça.
On va se rattraper !

& est ce que ça dessert de venir de Clermont Ferrand quand on est dans le milieu musical?

Au contraire je pense, tu es directement un outsider donc directement visible. Mais tout se passe sur Paris, c'est indéniable, au niveau labels, buzz et tout ça. Il est indispensable de partir hors de sa région pour jouer sur Paris, à un moment ou à un autre.

Votre premier album a déjà un très gros succès...Vous gérez comment?

Pour l'instant, sans commentaire. On est plutôt morts de trouille que ça ne marche pas du tout. On ne se rend vraiment pas compte de tout ce qu'il se passe, si vraiment il se passe quelque chose...

Quels sont vos prochains projets d'albums,de scène et pourquoi pas de livre?

Toutes nos dates sont sur notre myspace
Nous répondons à tout le monde.
Pour le second album, nous débuterons la phase d'écriture en 2008.
Merci à vous !
Des bisous

Nous aussi merci à eux pour leur immense disponibilité et leur rapidité d'éclair!