le collègue à la rescousse (Enquête #2)
Cette affaire me
tracassait un peu…
La Belgique, ok, c'était l'adresse indiquée, Laïka venait de partir pour
le plat pays, mais je sentais bien qu'on
passait à côté de quelque chose.
La machine, tout le monde pense qu'elle déconne des fois.
Moi, je suis sûr que
non.
Certes
nous sortir des saucisses ça pouvait paraitre bizarre, mais je savais que ça
avait un sens caché sans doute, qu’il y avait un lien, quelque chose…
Maintenant,
allez trouver un lien entre les cauboï et une saucisse...
Ces gens là ne manient
pas les saucisses autant que je sache ?
A moins que...
Je suis descendu aux archives.
D’habitude on a tellement chaud qu'on s'y met nu- enfin, que je m'y mets
nu.
Là, même pas : il faisait une température à peine supérieure au
bureau.
Du coup ,
j'ai gardé mes chaussettes.
J’avais un début de piste, fallait pas que je le perde.
De quoi peut bien se nourrir un
cauboï ?
Pas de saucisses, ça, j'en mettrai ma main à couper !
J’ai commencé mes recherches dans le casier C-1, et j'ai fouillé les
fiches :cactus,
castafiore, cataclysme,caudillo…
Zut ! trop loin !
…
hop, cauboï.
La fiche était vide, juste un
renvoi à cowboy.
Fuck !
Je vais à cowboy (casier C-4) et là j'ai su que je tenais un
dossier explosif.
Je vous la fais courte, ce sont des garçons vachers. Ils gardent des
vaches.
Incroyable !
Mais qu'ont pu faire ces vaches
pour qu'on les surveille ainsi ?
Quel crime odieux la gente
bovine a t elle pu accomplir ?
Ça, le dossier ne le précisait pas.
Je feuillette, et je me
renseigne sur le régime alimentaire de ces matons
pour bêtes à cornes.
Oh mon dieu ! Du chili ! sans le savoir je me nourrissais comme un
gardien de vaches
depuis des années !
C’était bien beau, mais ça me faisait pas trop avancer.
Quel était le lien avec l'affaire ? Devais-je me rendre au Chili ?
Mais bien vite j'aperçus autre chose, en tournant la page:
En dessous il était écrit "voir aussi casier W-2, dossier
W-S/22.3"
Je me ruais alors à l'autre bout de la pièce pour ouvrir le casier W-2. dans la précipitation
j'ai perdu mon slip, je ne sais pas comment j'ai fait mon
compte.
le dossier W-S/22.3 traitait du western
genre cinématographique mettant en scène les
fameux cauboï.
Vous me direz que ça devait être bien chiant, des films sur les gardiens
de vaches.
Et bien il se trouve que les vaches sont systématiquement absentes de
ces films !
Disons le tout net: il y a un tabou sur les bovins dans les
westerns !
Rares sont les westerns
qui les montrent.
Il faut rappeler qu'on ne sait toujours pas exactement ce que l'on
reprochait
aux vaches,pourquoi elles étaient ainsi surveillées.
Les Américains ne devaient pas être très fiers du traitement infligé à ces pauvres bêtes,
c'est sans doute pourquoi ils évitaient autant que possible
de montrer
des vaches dans les films…
Mais vous me direz : Que font donc ces gardiens de vaches sans
vaches ?
Et bien toutes sortes de choses: ils cherchaient de l'or, se battaient en duel,
s'entretuaient,
et se battaient avec des indiens.
Ah ! les
indiens... apparemment il n'y a pas de tabou en ce qui les concerne.
Enfin maintenant qu'on en est au western, que vient foutre un plat de
spaghetti
au beau milieu de monument valley ?
Y aurait il eu des cauboï ritals
?
Avec une mandoline à la place du banjo ?
C’est en lisant la suite que tout s'est éclairé.
Le western spaghetti !
Des films sur des gardiens de vaches américains qui ne gardent pas de
vaches
faits par des italiens qui ne gardaient pas de vaches et tournés en
Espagne
ou en Afrique du nord,
chez des gens où l'on ne garde pas les vaches
et
où on ne mange pas de spaghetti.
Je peux vous le dire, après avoir visionné toutes les bandes qui
traînaient
dans la salle des archives cinématographiques, de tous ceux que j'ai
vus, ce sont
les westerns spaghetti que je préfère.
Le maître du genre s'appelle Sergio Leone.
Avec lui, fini le cow-boy à belle gueule, toujours fort, toujours droit, pourfendeurs
d'indiens sanguinaires et grand séducteur devant l'éternel.
Non, place à un monde où tous les types sont des salauds, les femmes des
salopes,
mais chacun et chacune à leur manière.
Un monde sans vaches, toujours, avec des gens crasseux,
et ce bien avant
qu'on ne nous sorte Deadwood à la télé.
Finis John Wayne et consorts ! Place aux gueules burinées de Clint
Eastwood
et Lee van Cleef !
Mais soyons honnêtes : Si les westerns spaghetti sont bons,
c'est
aussi en grande partie grâce à la musique.
Impossible d'évoquer Sergio Leone sans Ennio Morricone.
Un des plus
grands compositeurs de musique de film, et lui au moins son fils
ne vient pas
nous faire chier avec une harpe laser.
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LA chanson du cow-boy, La chanson de Rio bravo qui parle de vaches en plus.
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LE western qui réconcilie l'homme nu que je suis avec John Wayne.
Vous voulez un lien audio pour John Wayne ?
Non, ce n'est pas lui qui chante.
Non, pas un extrait de film... Juste la deuxième chose qui me réconcilie avec John Wayne
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Et puisque vous êtes sages, des photos.