un bien étrange début (Enquête #1)
Des affaires
dégueulasses j'en ai vu beaucoup mais celle ci me hérisse encore les poils du
dos.
Ici dans notre
bureau d’enquêteurs stylés et néanmoins nonchalant il faisait un froid de
chien, un temps à ne pas foutre un homme dehors comme dit mon chien.
Avec ce temps
pourri on se mettait tous à rêver de sable chaud, de chaleur, de soleil qui
tape sur les vertèbres et rend les capots de voiture incandescents. On avait
tous salement envie de soleil.
On était là
tous entassés au bureau on était rêveries exotiques, ailleurs baudelairiens et
calorifères dans nos cerveaux.
Même le boss
semblait un peu plus rêveur que d’habitude et sur son profil affûté on lisait
des envies de soleil je suis sûre que c’est ça qui lui filait ce drôle de petit
sourire absent je l’aurais parié.
Barnabé
nettoyait avec amour sa petite Remington tout en sifflotant un petit air léger.
Faut dire
qu’ici on s’emmerdait ferme : Les gens comme nous ont une soif d’action
autant qu’un chameau perdu dans le désert. Voilà ces saloperies d’envies de
soleil qui reprennent.
On était là à
soupirer quand la machine cracha une enveloppe.
On vous
parlera plus tard de la machine si vous êtes sages.
Sachez juste que c’est une machine issue
d’une technologie allemande très compliquée qui délivre des messages venant de
très très haut lieu et qu’on ne peut pas vraiment vous en parler parce que ça
ferait du grabuge et que le sureté de l‘état peut être mise en danger.
Les petits
boutons clignotèrent voracement & la machine se mit à vrombir comme un insecte en fer un peu bizarroïde. De la
fente de métal sortit les choses suivantes :
Un chapeau
bizarre
Un revolver
Une vache
Une poignée de
sable
Toute l’équipe
se réunit autour de ça comme une famille devant un nouveau-né.
Chaque mission
déclenchait en nous ce petit pincement au cœur fait d’excitation et d’angoisse.
Faut dire que nous tous on adore ces missions elle nous font battre le cœur
plus vite, plus fort, plus joliment.
Notre chef se
pencha l’air intéressé sur lesdits objets.
Je vous ai pas
bien parlé de notre chef, c’est parce qu sa vie comporte des zones d’ombre
ultra secrètes que même nous on a pas le droit de traverser. Puis le chef est
indescriptible : il émane, il charismie, il mystérifie.
Il est grand, mince, très classieux avec son
allure de jeune homme croisé avec un vieux chat malin. Il a un humour
redoutable, une intelligence aiguisée comme une lame japonaise c’est tout ce
que vous aurez à savoir.
Si, je dois
vous confier que je suis un peu amoureuse de lui parce que c’est un homme incroyable
et que sous son air si intelligemment élégant on sent une grande douceur.
Bref cessons
de battre la campagne.
Le chef
s’agenouille devant tout ça et déclare :
« Mes petits potes ça c’est un message
crypté de là haut qui s’annonce particulièrement retord. On va se mettre au
boulot pour analyser ça je sens que cette nouvelle mission va être
passionnante. »
Alors tous là
on s’exécute on s’affaire tous à observer ces trucs là.
Barnabé Trave
a lâché sa Remington & il caresse rêveusement le sable.
Le boss lui
dit « Super Barnabé ! C’est ça l’idée on va analyser la provenance du
sable ! »
(Faut aussi
que je vous dise qu’ici on a un arsenal terrifiant de machines terribles qui
font des trucs pas possibles, tout ça ça coûte très très cher mais le gouvernement
nous paie grassement et nous gâte parce qu’on le mérite bien avec tous les
services rendus à la nation.)
Le boss chope
une petite poignée et la jette dans la machine à truc …On l’appelle comme ça
parce qu’on sait jamais à quoi sert cette machine mais elle sort toujours des
trucs intéressants ou complètement cons…C’est selon.
La machine clignote de partout pendant une bonne minute & puis sort ça
ah ben merde alors!
Barnabé qui est
le plus vif d’entre nous et le pro de l’écriture nous sort
« Colorado,
ce sable vient du Colorado vous savez cet endroit où vivent des américains à
cheval. Tiens un jour j’ai entendu parler d’un mec et de son cheval ben vous
savez quoi quand le mec était bourré le cheval le ramenait à la maison et le
bordait dans son lit. »
-« Merci,
Barnabé une autre fois le temps presse ! » Dit le patron.
C’est bête moi
j’aime bien les histoires de Barnabé il en a toujours pleins, il adore en
inventer même il nous les raconte tout le temps et au bureau tout le monde
l’écoute comme si on était des enfants. A la pause déjeuner je lui demanderai
de me la dire en entier.
Barnabé chope
alors le bizarre et fait un smatch avec dans la machine. Nous ça nous fait bien
rigoler.
Alors la
machine s’affole et sort ça :
Saucisses préparées pour la cuisine réunionnaise.
Une saucisse est un
produit de charcuterie où de la viande hâchée mélangée à d'autres
ingrédients est déposée dans un boyau.
saucisse de veau et aux herbes préparée à la main
saucisse de veau et aux herbes préparée avec un hachoir
saucisse de
veau et aux herbes préparée à la main
Les termes
« saucisse » et « saucisson » sont dérivés du latin salsus
signifiant « salé ». Contrairement au saucisson, la saucisse est
destinée à être consommée cuite.
Les ingrédients varient selon
le type de saucisse.
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Elle est
vraiment con cette machine je vous l’ai déjà dit.
Le patron est
vraiment perplexe et il dit « c’est un chapeau en saucisse ? »
Tout le monde
pique du nez. On est bien barrés avec une machine aussi débile…
Heureusement
que Barnabé est super futé. Il prend son ordinateur et tape CHAPEAU.
Au début ça sort ça
puis ça
ça, j’ai adoré
, j’ai dit à Barnabé qu’il devrait écrire un truc là dessus et il m’a promis
d’y penser.
Après douze heures de recherches intensives on a trouvé ça !
c’était le
MEME CHAPEAU !
On avait même
son nom STETSON !
On a couru
annoncer la nouvelle au chef même qu’on l’a réveillé de sa sieste.
Alors là ça a
été énorme parce qu’il a décidé de mettre toutes les données dans son
ordinateur super compliqué en incluant la vache et le flingue( on a du vraiment
pousser fort pour que la vache rentre on était salement fatigués ! )
& là après
à peu près 72 heures l’ordinateur n’a affiché qu’un seul mot en lettre de feu
et c’était :
Alors là on a été tout excités et drôlement fiers de nous !
On avait enfin trouvé il s’agissait des cauboï mais pourquoi ne pas y avoir
pensé plus tôt !
Et alors là
gros coup de chance vous allez pas me croire je le connais le cauboï même qu’il
vit dans un village paniqué avec un indien et un cheval !
Ni une ni deux
je chope le botin & je cherche l’adresse de Cauboï en plus il doit vivre
dans le Colorado là ou il y a du soleil et du sable je vais pouvoir partir en
mission là où il fait beau !
Je file vite
voir le chef & je déboule comme une fusée dans son bureau
« Chef !
j’ai un tuyau je connais un gars qui se nomme ainsi je note son adresse et où
qu’il soit je file le dégotter et le ramener par la peau du dos s’il
faut ».
Le chef a un
éclair de sourire attendri malgré sa
préoccupation. Il se rapproche de moi et me dit la main sur l’épaule
« Vous
êtes un foutu oryctérope jeune demoiselle »
J’ai à peine
de temps de devenir écarlate et de vaciller d’émotion qu’il est déjà reparti.
Qué hombre
tout de même !
Revenue au
bureau j’organise un bordel monstre de coups de téléphone arabes suisses et
américains même. Mais après quatre heures vissée au récepteur c’est en Belgique
que l’appel va échouer.
Par des
recoupements et renseignements divers que je ne vous dévoilerais parce que je
suis pas folle & je tiens à protéger mes sources j’ai trouvé une piste plus
que sérieuse.
Et alors là oh
la déception ! Incroyable ce que j’ai été déçue ! Salement
fichtrement déçue même…
Moi qui rêvais
de désert et de sable chaud et de chaleur étouffante c’est en Wallonie que je
vais me jeter à corps perdu. On dira ce qu’on voudra mais les déserts pleins de
sable et de dunes ne sont pas une composante typiquement belge…
Mais la source
est péremptoire et les recoupements infaillibles : Il y a bien un dénommé
cauboï en Belgie. N’écoutant que mon sens du devoir je prépare les équipements
ultras secrets nécessaires avec tous les gadgets genre révélateur de kitcherie,
catapulte à pigeons, micro en forme de chou-fleur, détecteur de cons.
Je fais donc
mes adieux vite- fait à la troupe pas le temps le temps presse la gloire de la
mission n’attend pas. Je cache vaillamment mon désarroi et puis de toutes
façons le sourire du patron me donne des ailes.
Je prends
place alors à bord du téléporteur de bureau avec mon bardas en faisant au
revoir de la main aux gars de l’équipe.
Le patron s’avance et appuie sur le bouton
avec un clin d’œil.
Le temps d’un
prêtre pédophile pour abuser d’un enfant de chœur me voilà sur la grand place
de Bruxelles.
Et bien
zut ! Mazette je ne regrette plus rien de rien comme dit l’autre. Fichtre
que c’est joli !
J’en étais là
quand mon indic qui m’a reconnue dans la foule (oui j’ai téléporté dans un
endroit discret évidemment que croyez vous !) me bouscule et me fait le
signal d’alerte.
Je lui serre
la main & je lui dit le mot de passe :
« Les
bébés hydrocéphales je veux bien mais Bernadette Chirac non c’est trop ! »
il me fait un
clin d’œil et me répond
« Il ne
faut pas sacraliser le coucher de l’enfant c’est mauvais pour son développement
psychique. »
Je lui serre
la main & dit « Enchantée monsieur l’indic vous avez tout à fait le
physique belge »
Faut dire que
le gus en question est plutôt du genre soleil levant avec ses yeux bridés et
toute la panoplie de l’asiatique au complet.
Le bougre est
plutôt du genre marrant & déluré, il me prend par l’épaule et me dit
« Ma
poulette viens lier connaissance avec la Belgie.»
Dix minutes
plus tard je me trouve au café central devant deux choses bien nouvelles :
une chimay bleue et une gaufre au miel de sapin et ben je peux vous dire que je
n’ai plus d’envie de soleil ou de rien du tout d’autre je me sens radicalement
heureuse et bien la Belgie croyez moi c’est un sacré chouette pays…
http://www.bruxelles.irisnet.be/fr/citoyens/home.shtml
De là où l’on
est on aperçoit les petites rues pavées tout est si joli avec les petits
Manneken-pis habillés aux couleurs de la bière Duvell.
La grand place
scintille de partout avec un énorme sapin orné de cerfs. Elle est minuscule
mais si belle avec ses maisons ornées de partout toutes sculptées…Il y a la
célèbre « Brouette » et puis les statues de l’hôtel de ville qui
dénoncent celui qui a pété.
M’enfin matez moi ça comme c’est beau !
Pendant que je
rêvasse devant cet endroit sublime mon indic me glisse d’un air entendu :
« Tu sais
qu’en plus c’est ici au café central que les Ghinzu ont fait la photo de leur
album Blow et qu’ils trainent souvent par là ? »
Alors là il ne
m’en faut pas plus pour être aux anges !
En plus
prochainement l’équipe devrait partir en mission à propos de Ghinzu on vous en
reparlera ça risque de faire beaucoup de bruit.
L’indic se
lève et me dit
« En
avant poulette , on va mater mes recherches tu vas adorer encore plus la
Belgie ».
Il me file
alors le dossier suivant :
http://www.paniqueauvillage.com/Public/index_after.html
Puis il me
conduit à ses bureaux ultra privé et met en place le projecteur & me passe
ça :
Panique au village-Cob'Hulk
envoyé par Lartmement
Mais alors
voilà tout s’éclaire Cauboï est Hulk ! Mais alors lui et Joey Castillo ne
sont qu’une seule et même personne ?
Le mystère
s’épaissit pour sûr mais alors j’ai drôlement aimé cette projection !
« Panique
au village »ça s’appelle ce truc ? Mais c’est du pur délire en barre avec ces figurines bricolées,
l’animation brinquebalante et un doublage à mourir de rire avec ces accents
belges à couper au couteau.
Cette petite
aventure là, ça part de deux trois bouts de ficelle mais la magie est là. Moi
qui aime le délire rural loufoque me
voilà servie.
J’adore
surtout la grosse voix de cheval qui me fait trop rire et puis toutes ces
petites situations quotidiennes qui finissent par se barrer en délire avec les
personnages-figurines bricolés tous plus étranges les uns que les autres.
Au début c’est
bizarre mais après tellement drôle et rafraichissant.
On est quand
même avancés car ce que j’ai réussi à tirer du dossier tient sur une feuille de carnet
Il est né dans le pays, mais où ?Un jour en chassant l’ours il en trouvé un et lui a tiré dessus, il l’a raté et a dû se réfugier chez Cheval où il s’est installé. Hobby : tir, à la carabine, conduire le tracteur de Steven. Puis moi j’ajoute ça : il est un concon il fait des sacrées cata il y a intérêt à se le surveiller de près… Alors quand l’informateur me dit que Cauboï a d’autres aventures filmées et qu’il en a une sous la main je dis oui et je me reprends une Kriek Lindemans et je maque de défaillir de volupté, c’est bon comme le regard du patron cette saloperie !
C’est parti pour la projection 2 :
Wah le truc génial c’est que même sur un petit format comme ça on s’en lasse pas ça reste tellement inventif et marrant avec ce bricolage pété. Je me demande pourquoi je suis complètement fascinée par ce village qui tourne à l’hystérie ou c’est l’effet des trois gueuzes, des six kriek et des cinq chimay ? Des poiscailles qui tapent le belotte dans un monde parallèle sous l’eau avec une poule en aquarium vous avez vu plus poétique et taré mais ces gens là sont des génies je dis vive la Belgie ! Je me lève et hurle à mon indic avec l’accent belge : « Mais c’est génial mais c’est génial mais je veux aller dans ce village sous l’eau !! Dis moi en plus ! Dis moi en plus ! » Alors là le mecton me sort le discours suivant sur des gonziers ont créé ce village : Pic Pic et André…drôle de nom… Je vous le transcris comme ça parce que je suis pas trop en état : "C’est du pur made in belge, poulette, d’abord parce que les supers talentueux Sharko ont contribué (tu dois découvrir ce fabuleux groupe belge parce que les belges font des choses magnifiques et en ce moment éclosent des groupes géniaux http://www.sharko.be/ enfin c’est pas une vérité absolue il y a Malibu stacy aussi comme groupe belge mais eux c’est des comiques ça compte pas.) Et puis surtout les deux compères sont connus pour avoir créé le générique de son altesse Benoit Poelvoorde pour ses mythiques carnets de M.Manatane. tu connais ça poulette ? »
Je lui fait
l’œillade assassine n°45 du catalogue nommée iceberg ironique sur banquise de
mépris
« Tu
déconnes ou bien ? Tu parles à une grande pro là j’ai passé un doctorat en
Manatane »
et je lui cite
d’affilée trente quatre phrases cultes de Jean François le glorieux apôtre.
Et là il dit
« Ca va,
ça va mais tu sais ils se sont aussi aventurés un chtit peu en France le temps
de réaliser le clip de Coccinelle ? »
wwah la
chanson des époustouflants formidables incroyables Dionysos dont ici au bureau
on est grave fans même qu’on a des posters d’eux tout nous
partout ?Waaah ! En plus là aussi il y a une mission qui couve !
Ben dites donc c’est le patron qui va être heureux et fier de moi
L’indic me
balance comme ça un dossier sur les agissements des bougres
parce qu’il en
a marre de parler qu’on a soif et qu’on va se boire une delirium tremens :
En sirotant ma
bière je rêvasse de vacances parce que nous rêveurs déjantés de tout poil ce
village est le notre, faut que j’aille vite y passer mes vacances ! Mais
faut surtout pas que j’oublie que les vaches sont des connasses me dit l’indic…
J’ai juste le
temps d’ouvrir la bouche pour répondre quand
Tout à coup ...